ALGER 25 septembre 2020: Il y a 23 ans disparaissait le grand comédien algérien Hassan El-Hassani de son vrai nom Hassan Bencheikh, des suites d’une longue maladie. Il avait choisi de quitter ce monde en filmant sa dernière séquence sur le lit de l’hôpital pour finaliser sa participation dans le film de Amar Laskri, « les portes du silence ».
Né le 24 octobre 1916 à Ksar el Boukhari (Médéa) et décédé le 25 septembre 1987 à Alger. Hassan El-Hassani était un humoriste et comédien brillant. Militant par son art, comédien populaire, créateur de troupes théâtrales, fut aussi député à l’Assemblée nationale (première législature) et récipiendaire de la médaille de moudjahid. Acteur très populaire et très estimé, il était aussi connu pour ses nombreux sketches et pièces de théâtre – en plus des rôles qu’il interpréta dans plus trente films – dans lesquels il incarna Boubagra, représentant un paysan apparemment naïf, mais plein de bon sens et de sagesse face aux vertigineuse mutations socio-économique. Il a, dès sa jeunesse, caressé le rêve de se lancer dans l’art.
La chance lui sourit en 1940, lors du passage de la troupe de Mahieddine Bachtarzi dans la région de Berrouaghia, où il exerçait le métier de coiffeur de campagne. L’enthousiasme et les encouragements de Bachtarzi aident à la naissance de première pièce de d’El-Hassani : les rêves de Hassan, une satire dénonçant le fait colonial. les idées contenues dans la pièce valurent à leur auteur un séjour à la Bossuet puis à la prison de Barberousse. C’était le 8 mai 1945, une date charnière dans l’histoire de l’Algérie. En prison, il crée plusieurs sketches pour remonter le moral des prisonniers. Relâché après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à Alger, plus précisément à la Casbah où il exercera de nouveau le métier de coiffeur tout en faisant du théâtre. il crée le personnage de Na’anaa dans la pièce El-houria devenue, en 1950, le complot puis « tigoule ou ti goule pas ». Après la dissolution de la troupe, il est engagé en 1953 à la télévision où il joue, sous la direction de Mustapha Badie, sa première dramatique intitulée La poursuite Avec le déclenchement de la guerre de Libération nationale, il s’engage totalement dans le combat. En 1968, il se joint à la troupe du théâtre national algérien. Le comédien délaisse alors son personnage fétiche Na’naa pour un autre encore plus significatif, « Boubagra » un paysan naïf face à la vie moderne. Le comédien poursuivra son activité théâtrale, en créant la troupe théâtre des quatre saisons, composée de joyeux lurons, qui sillonnera dix ans durant le territoire national. En 1976, la troupe est dissoute puisqu’il est élu député a l’Assemblée populaire national. Une autre forme de combat attend cet homme. Depuis l’indépendance, le nom Hassan El-Hassani a figuré au générique de nombreuses productions télévisuelles et cinématographiques. Plus de 24 films cinéma, dont les plus connus sont « Z » de Costa Gavras en 1970, « Vents des Aurès » de Mohamed Lakhdar Hamina, « L’opium et le bâton » d’Ahmed Rachedi ou encore « Les vacances de l’inspecteur Tahar »
La Cinémathèque Algérienne a tenu à rendre hommage à cette grande figure du cinéma algérien et lui réserver un programme virtuel, avec la présentation des liens de trois films importants de Hassan El Hassani: « Rihlet Chouiter » un téléfilm qui avait donné la vedette à notre grand comédien, mais aussi ses participations marquantes dans « les portes du silence » et « l’opium et le bâton »
Les portes du silence (1987)
« L’opium et le bâton » d’Ahmed Rachedi (1969)
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